Les «questions décalées» à l’auteur:
1) Qui êtes-vous ?
Diplomate, au cours de ma carrière je me suis efforcé de découvrir l’âme
de chacun des pays où j’ai vécu, de capter en chaque peuple quelque
chose de sa vision du monde.
2) Quel est le thème central de ce livre ?
Profondément marqué par l’histoire et la culture millénaires de l’Arménie
au cours de mon séjour, j’ai essayé d’en analyser les ressorts profonds que
sont la mémoire d’un peuple, sa langue, sa foi, son art… En un mot de
répondre à cette énigme : comment se fait-il qu’il y ait encore – depuis Noé
dont ils se réclament les descendants – des Arméniens et une Arménie ?
3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de
ce livre, laquelle choisiriez-vous ?
« Si Israël est le peuple élu, l’Arménie est le pays témoin ».
4) Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ?
Obligatoirement, ce serait le doudouk, cette voix un peu rauque, venue
des profondeurs de l’être, qui dit à la fois le sanglot, le deuil, la survie et
l’espoir : les âmes mortes et l’âme éternelle.
5) Qu’aimeriez-vous partager avec les lecteurs en
priorité ?
La découverte des paysages âpres de ce « pays des pierres », où les
pierres – pour peu qu’on les interroge – se mettent, plus encore que du
passé, à vous parler d’éternité.
6) Avez-vous des rituels d’écrivain ?
Juste un peu de calme et surtout pas de musique que j’aime trop (la
classique) pour faire autre chose en l’écoutant.
7) Comment vous vient l’inspiration ?
En marchant. Il arrive qu’une phrase me traverse l’esprit qui pourrait
être la première d’un livre. Ou alors un titre. Je ne sais pas encore ce qui
viendra après mais, si l’impression persiste quelques jours, je sais que le
livre suivra.
8) Comment l’écriture est-elle entrée dans votre
vie ? Vous êtes-vous dit enfant ou adolescent « un
jour j’écrirai des livres » ?
Dès que j’ai su écrire, au CP, j’ai griffonné des vers ou de petites histoires.
Je les signais chaque fois pour marquer que j’en étais l’auteur. J’ai choisi
le métier de diplomate parce qu’il est d’abord un métier d’écriture où la
finesse de l’analyse ne peut se dissocier de la précision du style ; mais
aussi parce que cette vie de transhumance nourrit l’écriture autant que
l’inspiration.
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« On ne naît pas Arménien. On se reconnaît peu à peu comme
tel, parce qu’on a, au fond du coeur, un souvenir d’Eden qui
continue à fleurir, plus vivace jusqu’au dernier souffle que le
vert paradis des amours enfantines. L’arménité réside dans le
dépassement des apparences. Si elle n’était dictée que par le sang,
elle aurait depuis longtemps été submergée par le sang. L’arménité
me paraît être plutôt une démarche millénaire de l’intelligence ».
« C’est étonnant, mais l’auteur de ces lignes n’est pas un
Arménien. C’est le Français Henry Cuny, Ambassadeur
Extraordinaire et Plénipotentiaire de la France en République
d’Arménie, qui, après avoir terminé sa mission diplomatique
dans notre pays, a mis ses impressions sur le papier. Il faut
reconnaître que c’est bien plus que de simples impressions. L’essai
intitulé Arménie : l’âme d’un peuple est le regard bienveillant
posé par Henry Cuny sur notre terre et notre culture ».
Hasmik Poghossian
Ministre de la Culture de la République d’Arménie
« Écrivain et diplomate, Henry Cuny a une approche chaleureuse
de notre histoire ; nous apprécions son désir de mieux connaître
notre passé, notre présent et nos valeurs éternelles ».
Dr Tsovinar Tchaloyan-Akopian
Présidente de l’Association Arménie-France